Les isolants minces, aussi appelés isolants multicouches, font débat à cause de leur performance. Bien qu’ils soient souvent dénigrés, des professionnels n’hésitent pourtant pas à les recommander. C’est la raison qui nous amène au fil de cet article, à faire le point sur ce nouveau venu du marché de l’isolation.
Le principe de la thermodynamique
Pour disposer d’un meilleur confort possible, nous isolons notre habitat. La température doit être suffisante l’hiver tandis que l’été, on la souhaite inférieure à la température extérieure. A cet effet, les transferts des calories à travers les parois doivent être limités. Et c’est là qu’interviennent les matières isolantes.
Avant d’aborder le sujet de l’isolation, il convient d’évoquer le principe de la thermodynamique. C’est un principe physique que nous pouvons résumer par la chaleur d’un matériau qui interagit avec son milieu environnant. La chaleur, le rayonnement, la convection, la conduction et le déphasage y ont chacun un rôle à jouer.
Les isolants minces : des isolants à part entière ?
Aussi connu sous le nom d’isolant multicouche , l’isolant mince est constitué d’une superposition de couches d’aluminium et de couches intermédiaires faites de matériaux divers comme du feutre, de l’ouate ou bien de la mousse. Ces différentes couches ont pour rôle d’empêcher la déperdition de chaleurs en agissant comme des réflecteurs. Comme son nom l’indique, c’est un isolant de faible épaisseur pouvant varier de quelques millimètres à quelques centimètres.
Si les produits d’isolation sont en principe certifiés par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), les isolants minces bénéficient très peu de cet avantage. Dans les rares cas où cela arrive, c’est en tant que complément d’isolation et non comme isolant principal. Il est bon également de savoir que les différentes configurations de pose peuvent influer sur les caractéristiques des isolants (résistance mécanique, résistance thermique, classification au feu…).
Isolants minces : atouts et inconvénients
En dehors de leur caractère très facile à poser, les isolants minces sont couramment utilisés pour isoler les combles. Leur faible épaisseur permet de ne pas trop rogner la surface habitable. Souvent, ils sont conçus avec des matériaux résistant à l’humidité et aux rongeurs, et présentent une étanchéité élevée face à la vapeur d’eau. La pose d’une pare-vapeur ne sera de ce fait d’aucune utilité.
De par leur grande souplesse et maniabilité, ils sont également très pratiques pour l’isolation de la toiture, du sol ou des murs. A cet effet, un isolant mince agit pour limiter les échanges thermiques par rayonnement. L’intervenant s’en sert généralement pour envelopper les matériaux isolants. A part ces nombreux avantages, l’isolant mince ne représente aucun risque pour la santé car ce produit n’est en aucun cas cancérigène.
Toutefois, ses performances se dégradent avec le dépôt de poussières accumulées sur sa surface réfléchissante. C’est peut être une des raisons qui font que les avis restent mitigés en ce qui concerne sa performance. Sur le plan thermique, il a besoin d’être renforcé par d’autres isolants. Et sur le plan acoustique, le moins qu’on puisse dire est que ce n’est pas vraiment la solution la plus adéquate. Ce qui nous amène à dire que sa vraie utilité se limite à être un complément d’isolation.
D’un côté, BM TRADA Certification, un organisme britannique dont les avis techniques sont reconnus dans l’Hexagone, a récemment certifié un isolant mince. Ce dernier avait la même performance qu’un isolant de 20 cm de laine de verre. De l’autre, une étude menée par le CNRS et le CSTB démontre une insuffisance des isolants minces pour répondre aux exigences réglementaires. Sa résistance thermique reste en effet assez faible : seulement de 0,1 à 1 m²/K/W. De même que sa résistance phonique.
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